Réflexions sur 1'art funéraire Kota

in Arts d'Afrique Noire n°123
Gérard DELORME

NOTES
Nous tenons à remercier très sincèrement tous ceux qui. directement ou indirectement, nous ont aidé ou encouragé dans ce modeste travail. Nous soulignerons aussi qu'’il peut paraître bien présomptueux. de la part de quelqu’un qui n’est ni spécia1iste ni originaire de ces régions. de prétendre apporter quelques lumières sur ces questions. Cette recherche est simplement motivée par la passion qui nous attache à une terre et à ses occupants, terre où nous avons vécu et que nous avons parcourue dans ses recoins les plus éloignés de 1968 à 1986. Notre seule prétention est que certaines des idées que nous avançons puissent servir de base de discussion sur le sujet et donner, éventuellement, de nouvelles directions pour des recherches ultérieures pour une bien modeste contribution à la connaissance du passé de cette encore mystérieuse Afrique centrale.
. Tous les dessins, planches et cartes, sont de G. Delorme.
1 Nous utiliserons dans ce texte le terme générique de cuivre, tout en sachant qu’il peut couvrir d’autres dérivant de ce métal, comme le laiton.
2 Bolz (Ingeborg), Zur Kunst in Gabon, Ethnologica (Neue Folge) , Band 3-1966, Köln, pp, 85-221, 24 pl.
3 A l’inverse du travail de Perrois sur les byeri fang où la méthode s’avère efficace pour classifier cette statuaire (cf. Statuaire Fang).
4 A qui revient tout le mérite d’avoir commencé le travail et d’avoir essayé, alors que le terrain était vierge, de bâtir quelque chose. Si nos conclusions différent parfois des leurs, nous insistons sur le fait que noue travail a largement bénéficié du leur.
5 Voir: Dupré (Marie-Claude), L’art kota est-il vraiment kota ? L’Ethnographie, Paris, 83, 1980, pp, 343-355.
6 Perrois (Louis), Chronique du pays Kota (Gabon), Cahiers de l’Orstom, Série Sc, Humaines, vol, VII, n02, 1970, p. 19.
7 Op. cit.
8 De très nettes différences sont aisément observables en comparant le paysage actuel et celui que présentent les photos aériennes des années 50, Depuis quand est amorcé ce phénomène ? Quel était le paysage il y a quelques siècles ? Il est certain que des variations climatiques ont dû faire évoluer sensiblement l’environnement forestier au cours des dernières dix mille années.
9 Formation géologique vieille de 2 milliards d’années et constituée principalement de grès, jaspes et pélites.
10 Voir à ce sujet l’article de R. Oslisly et B, Peyrot : L’arrivée des premiers métallurgistes sur l’Ogooué. Gabon (cf, bibliogr.) .
11 Essentiellement Perrois, Chronique du pays Kota.
12 Andersson (Ephraim), Contribution à l’ethnographie des Kura 1 et Il, Studia Ethnographica Upsaliensia, vol. VI et XXXVIII, Upsala, 1953 et 1974.
13 Aliangha (Martin), Structures communautaires traditionnelles et perspectives coopératives dans la société altogovéenne (Gabon), Rome, 1976.
14 Cette zone constitue une curiosité géologique.
15 Lehuard (Raoul), communication personnelle et Les arts Batéké, 1998.
16 Andersson, op. cit, p. 14.
17 Horn (Aloysius dit Trader), Trader Horn, Paris, Coll. Les Livres de Nature, Stick, 1932.
18 Frobenius (Leo), Breuil (abbé Henri), L’art africain - L’Afrique préhistorique, Cahiers d’Art n° 8-9, Paris, 1930.
19 Voir, par exemple, fig. 638, p, 436 de L’art africain de Kerchache (L.), Paudrat (J-L) et Stèphan (L.), Citadelles, 1988.
20 Herbert (Eugenia), Red gold of Africa - Copper in precolonial history and culture, Madison, University of Wisconsin Press, 1984, p. 28O.
21 Balandier (Georges), La vie quotidienne au royaume de Kongo du XVe au XVIIe siècle.
22 Le arts au Congo Belge et au Ruanda-Urundi, Bruxelles, 1950, p, 41.
23 Pendant longtemps on attribua par erreur l’appartenance de ces figures aux Osyeba, tribu voisine des Fang.
24 Çf. bibliogr..
25 A titre indicatif, des mbulu-ngulu de ce type ont été collectés par Robert Lehuard entre 1924 et 1927 au sud de Franceville.
26 voir Marianne Cornevin in : Secrets du continent noir révélés par l'archéologie (cf. bibliogr.).
27 Perrois attribue un style en tous points comparable à celui des Ondournbo-Mindournou de l’Ogooué et de la Mpassa dans Art ancestral du Gabon (pp, 49, 52).il semblerait qu'’il y ait eu une confusion dans les légendes des illustrations de l'’ouvrage Un tour du Monde où il puisa une partie de son information: à la page 47 de son livre, un fac-similé d'une gravure du Tour du Monde est légendé comme représentant une scène chez les Ondournbo, près de la Mpassa, En réalité, sur l’illustration originale de la page 329 du Tour du Monde 1887, l’auteur parle du village de Djocondo, . dernier village 05siéba . (sous-entendu, en remontant l’Ogoouè) , On peut situer ce village non loin de l’actuel Lastoursville, en pays adurna, c’est-à-dire dans une tradition stylistique des reliquaires plus proche de celle des Masango (plus au sud) que des Ondoumbo, L’autre gravure célèbre du tour du Monde (Page 50 de l’année 1888) montre bien un village ondournbo de Pongo, au bord de la Mpassa , des reliquaires du groupe 4 de notre classification.
28 Nous étions persuadé pendant un certain temps, que les figures de Janus étaient exclusives du groupe 4, Un excellent connaisseur de l’art africain nous a détrompé : il y a au moins un exemplaire de Janus que l’on rattache sans hésitation au groupe 3, Le cas semble isolé mais il est incontestable, Nous remarquerons simplement qu’il appartient au sous-groupe 3-5 de notre classification, style très vraisemblablement de fin d'évolution du groupe 3 et certainement contemporain du groupe 4 dont il a pu subir les influences.
29 Nam (V.), Une image de l'invisible – Les figures de reliquaire kota, Tours, 1999.
30 Voir, par exemple, Pappenglück (Michael A.), Eine himmelskarte aus der eiszeit ? - Ein beitrag zur urgeschichte der himmelskunde und zur palaoastronomischen methodi_, Peter Lang GMBH, 1999.
31 L'esprit de la forét - Terres du Gabon (sous la direction de L.. Perrois), catalogue d'exposition du Musée d'Aquitaine, 1997.
32 Biton (RF Alexandre) , Dictionnaire Ndunu - Mbede - Français, Petite flore de la region de Franceville - Grammaire Ndunu - Mbede. Archevêché de Libreville, Mission de Moanda, 1969.
33 Dans son livre, 'Traditions orales et archives au Gabon, cet auteur précise ; « Le cuivre, à l'origine, était extrait d'un grand trou près de Mina sur la haute Djidji (Dilo) [...l C'est la première allusion que j'ai rencontrée à une extraction de minerai de cuivre»,
34 Hom, op. cil. pp. 143 et 250.
35 Ashira (selon la consonance anglaise), orthographié Eshira, ethnie de l'Ouest du Gabon.
36 Herbert (Eugenia), Red Gold of Africa - Copper in precolonial history and culture, Madison, University of Wisconsin Press, 1984.
37 Gcébénart (Danilo), Les origines de la métallurgie en Afrique occidentale, 1988, p. 78. Cet auteur ajoute : « L'importance sociale du cuivre augmente au fur et à mesure que l'on se dirige vers le sud ».
38 Herbert, op. cit. p. 242.
39 Collomb (Gérard), Métallurgie du cuivre et circulation des biens dans le Gabon précolonial, Objets et Mondes, tome 18, fasc. 1-2, 1978. pp. 59-68.
40 çf.le catalogue d'exposition La voie des ancêtres, 1986, pp. 56-60.
41 Deschamps (Hubert), Histoire générale de 1'Afrique noire, PUF, 1970.
42 Consultet, par exemple; Avery (Donald), Schmidt (Peter). A metalurgical Study of the bloomery, particulary as practiced in Buhaya, journal of Merals, Oct. 1979, pp. 14-20. Schmidt (P.), Avery (D.), Camplex iron smelting and prehistoric culture in Tanzania, Science, American Ass. for the Advancernent of Science, vol. 201, 1978. pp. 1085-1089; More evidence for an advanced prehistoric iron technology in Africa,journal of Field Archaeology, vol. 10, 1983, pp. 421-434.
43 Herben, op. cit. p. 155.
44 Oslisly (Richard), Peyrot (Bernard), L'arrivée des premiers métallurgistes sur l'Ogooué, Gabon, The African Archaeological Review 10, 1992, pp. 129-138.

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